
CBC : découvrez le Cannabichromène et ses propriétés !
Qu’est-ce que le CBC ?
Le cannabichromène fait partie des cannabinoïdes majeurs synthétisés à partir du CBCA (sa version acide), celui-ci étant lui-même l’un des trois composés primaires du plant de chanvre issus de l’acide cannabigérolique (CBGA). Le CBC se dégrade naturellement en CBL avec le temps, ou lorsque la plante est exposée artificiellement à l’oxygène et à la chaleur, de la même façon que le THC se dégrade en CBN. Ce qui veut dire qu’on le trouve essentiellement dans les plantes jeunes, en quantités parfois très importantes (des études des années 60 évoquent des taux de 60 % dans les souches de cannabis sativa de l’époque !). Inversement, plus la plante est mûre, plus la proportion de CBC faiblit. Voilà pourquoi elle tombe rapidement sous la barre du 1 % une fois le chanvre cueilli et séché.
Si le cannabichromène, découvert en 1966, partage avec les autres cannabinoïdes une même structure chimique, il se distingue néanmoins en raison de ses faibles affinités avec les récepteurs CB1 du système endocannabinoïde. Cette faible interaction encourage à penser qu’il ne produit pas d’effets psychotropes comme le fait le THC.
En revanche, le CBC est capable de se lier avec les récepteurs TRPV1 et TRPA1 de l’organisme, impliqués dans la transmission de signaux relatifs à la douleur et à l’inflammation – les lignes téléphoniques d’urgence du corps, en quelque sorte. C’est précisément cette particularité qui fait du CBC un agent prometteur pour traiter certains symptômes et maux, comme c’est déjà le cas du cannabidiol par exemple – que l’on trouve dans le commerce sous différentes formes, notamment l’huile de CBD.
Quelles sont les propriétés du cannabichromène ?
À vrai dire, en l’état actuel des connaissances, on ne sait pas grand-chose des propriétés du cannabichromène. On estime toutefois qu’il pourrait fonctionner comme les autres composés non psychotropes, à l’instar du CBD, notamment en agissant sur la douleur et sur l’inflammation, bien qu’on ne sache pas exactement comment. On lui prête également un rôle dans l’ « effet d’entourage », expression qui désigne la synergie des différents cannabinoïdes utilisés ensemble.
En tout état de cause, les études dédiées sont rares, et le CBC est souvent testé conjointement à d’autres cannabinoïdes. C’est dans ce contexte qu’il montre des qualités prometteuses.
Que révèlent les études à propos des bénéfices présumés du CBC ?
Les études menées à ce jour sur plusieurs cannabinoïdes révèlent le rôle positif du CBC dans différents processus.
La dépression. En partant des interactions connues entre les antidépresseurs conventionnels et le système endocannabinoïde de l’organisme, la recherche s’est penchée sur les effets potentiels des phytocannabinoïdes consommés en lieu et place des médicaments. Une étude menée en 2010 sur des souris a montré que les différents composés du chanvre ont une action propre sur la dépression, mais que cette action varie en fonction de la dose employée, le THC et le CBC étant toutefois les plus prometteurs (la dose nécessaire étant inférieure à 20 mg/kg, quand il faut 200 mg/kg pour que le CBD agisse).
- L’acné. Alors que l’effet du CBD sur la normalisation des « agents pro-acné » est aujourd’hui communément acceptée, une étude de 2016 réalisée par le Journal of Exprimental Dermatology a voulu explorer les bienfaits présumés d’autres phytocannabinoïdes sur cette affection de la peau, notamment le CBC. Celui-ci aurait pour effet de réduire notablement la production de sébum, et agirait à la marge sur les inflammations cutanées.
- La croissance des cellules cancéreuses. L’utilisation du THC dans le cadre de la chimiothérapie étant limitée en raison des effets psychotropes de la molécule, les chercheurs s’intéressent à des alternatives pour le traitement de certains cancers, notamment celui du sein : des cannabinoïdes offrant les mêmes bienfaits, mais sans les effets indésirables. Une étude de 2006 a ainsi été menée sur plusieurs composés du plant de chanvre, dont le cannabichromène. Les résultats laissent à entendre que le CBD serait l’inhibiteur de cellules cancéreuses le plus puissant, immédiatement suivi du CBG (cannabigérol) et du CBC.
- La neurogenèse. D’après le compte rendu d’une étude de 2013 réalisée à l’aide de trois composés du chanvre (CBD, CBG et CBC) sur des souris, le CBC se montrerait le plus prometteur pour favoriser la neurogenèse – la production de nouveaux neurones dans le cerveau. Si l’on suit cette logique, il n’est pas absurde de penser que le cannabichromène, tout comme le cannabidiol, pourrait aider à ralentir le processus dégénératif dans le cadre de maladies comme Alzheimer, Parkinson ou Huntington.
Quel avenir pour le cannabichromène ?
On le voit : les promesses du CBC sont nombreuses. Employé à bon escient, seul ou conjointement à d’autres cannabinoïdes, ce composé pourrait soutenir la recherche concernant un grand nombre de pathologies, de symptômes et de troubles.
Malheureusement, il est encore trop tôt pour savoir si le cannabichromène trouvera un jour sa place sur le marché des produits à base de cannabinoïdes, et si ses promesses thérapeutiques seront tenues. Le manque d’études spécifiques quant à ses bienfaits potentiels, et la rareté relative du composé dans le plant de chanvre cultivé, n’encouragent pas les fabricants à se lancer dans la production d’huiles ou de capsules de CBC. Pour le moment, cette substance est uniquement utilisée pour favoriser ce fameux « effet d’entourage » dans des produits existants.
L’emploi de CBC isolé à des fins thérapeutiques (ou récréatives) n’est donc pas à l’ordre du jour. Il est préférable de se tourner vers les composés du chanvre largement disponibles sur le marché et dont l’efficacité est mise en évidence par les utilisateurs eux-mêmes, à l’image du cannabidiol (CBD) que l’on peut facilement trouver dans le commerce – sous forme d’huiles, de capsules, de tisanes, d’e-liquides pour cigarettes électroniques, etc.